Lorsque Cyril Hanouna, animateur de C8 a été surpris en plein insultes sexistes envers l'ancienne Miss France, la stupeur a été immédiate. Le 25 mars 2025, le journal d'investigation Mediapart a publié un enregistrement du 13 février 2023, où l'animateur, loin des caméras, dénigrait la prestation de Laury Thilleman lors des Victoires de la musique. L'affaire éclate alors que la chaîne C8 est au cœur d'une série d'enquêtes sur l'empire médiatique de Vincent Bolloré, propriétaire du groupe.
Contexte de l'enregistrement
Le 10 février 2023, les Victoires de la musiqueParis étaient animées par Laury Thilleman, alors présentatrice pour France Télévisions. Trois jours plus tard, dans les coulisses de l’émission Touche pas à mon poste (TPMP), l’équipe préparait le prochain épisode. C’est à ce moment que Hanouna, pensant être hors de portée des micros, s’est laissé aller à des commentaires que les médias n’avaient jamais entendus auparavant.
Les propos tenus par l'animateur
Dans la bande son, on entend Hanouna railler la prestation : « C’est une chèvre ! … Elle a une tête de cheval. » Il enchaîne avec des remarques sur le sexe et l’apparence physique : « Si au moins elle était fraîche », « Elle est cheum », « Catastrophique ». Ses mots sont ponctués d’insultes telles que « nullité pareille », « horrible ». L’enregistrement montre également une comparaison blessante avec l’ancienne miss Delphine Wespiser, qui avait animé l’émission quelques années plus tôt.
Réactions et prises de position
Le soir même, le 26 mars 2025, Hanouna a tenté de désamorber la tempête en s’exprimant à l’antenne lors de la dernière édition de TPMP. Il a affirmé que les propos avaient été extrapolés, tout en s’excusant brièvement. Quelques heures plus tard, Le Point et Ouest‑France ont relayé les extraits, qualifiant les propos de « dérapage inacceptable ». Le 27 mars, Laury Thilleman a réagi avec humour sur les réseaux sociaux, rappelant que les insultes ne la touchaient pas davantage que les critiques professionnelles.
Enjeux plus larges dans le paysage médiatique français
Ces révélations s’inscrivent dans un dossier plus vaste mené par Mediapart depuis le début de l’année, qui cible les pratiques de direction et de management au sein du groupe Bolloré. Le journal a déjà publié un enregistrement où Hanouna menaçait son chroniqueur Mathieu Delormeau de violence physique. L’accumulation de ces éléments soulève des questions sur la culture du pouvoir au sein de C8 et, plus largement, sur la responsabilité des médias lorsqu’ils diffusent du contenu qui se veut « divertissant » mais qui peut rapidement basculer en harcèlement.
Perspectives et suites possibles
À la lumière de ces accusations, plusieurs syndicats de journalistes appellent à une enquête indépendante, tandis que le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) a indiqué qu’il suivrait de près les évolutions. Les avocats de Thilleman envisagent toutefois de déposer une plainte pour diffamation et injures publiques. De son côté, Hanouna a déclaré qu’il coopérerait avec les autorités, même si la législation française exige que les propos tenus hors antenne puissent être qualifiés de harcèlement moral s’ils sont destinés à un public interne.
- Enregistrement original diffusé le 13/02/2023.
- Révélation publique le 25/03/2025 par Mediapart.
- Déclarations de Hanouna le 26/03/2025.
- Réaction de Thilleman le 27/03/2025.
- Enquête du CSA annoncée dès avril 2025.
Questions fréquentes
Quel impact ces révélations ont‑elles sur la carrière de Cyril Hanouna ?
Les audiences de TPMP restent stables à court terme, mais plusieurs sponsors ont exprimé leurs réserves. Si le CSA initie une sanction, l’animateur pourrait perdre des créneaux premium et voir son image publique ternie, ce qui compliquerait ses projets d’expansion internationale.
Comment Laury Thilleman a‑t‑elle réagi concrètement aux insultes ?
Thilleman a publié un court message sur Instagram, se moquant de la situation tout en rappelant qu’elle continue de travailler pour France Télévisions. Son équipe juridique prépare toutefois une éventuelle action en justice pour obtenir réparation.
Quelles sont les réponses officielles du groupe Bolloré face à ces accusations ?
Vincent Bolloré n’a pas commenté directement les propos de Hanouna, mais une porte‑parole de Vivendi a indiqué que la société respectait les procédures internes d’enquête et prenait la question du harcèlement très au sérieux.
Le CSA peut‑il sanctionner des propos tenus hors antenne ?
Oui. Le CSA possède le pouvoir d’intervenir lorsqu’il estime que les propos, même hors diffusion, créent un climat de travail toxique ou portent atteinte à la dignité d’un tiers. Une sanction peut aller de l’avertissement à la suspension de certains programmes.
Cette affaire pourrait‑elle influencer la régulation des médias en France ?
Les débats autour de la liberté d’expression versus le respect de la dignité sont déjà vifs. Ce scandale pourrait accélérer l’adoption de nouvelles directives internes pour les chaînes privées, notamment en matière de formation à la lutte contre le harcèlement.